- LITUANIENNE (LITTÉRATURE)
- LITUANIENNE (LITTÉRATURE)Dans la grande principauté de Lituanie, qui s’étendait aux XIVe et XVe siècles de la Baltique à la mer Noire, la langue officielle était le biélorussien, et plus tard le latin. Au XVIe siècle, l’établissement temporaire du protestantisme et ensuite de la Contre-Réforme ont amené les auteurs d’œuvres religieuses à s’exprimer en langue vernaculaire.À côté d’une poésie populaire, dite de servage (celui-ci ne fut aboli qu’en 1861), et qui demeura orale, la littérature écrite ne comporte jusqu’en 1700 que des écrits religieux.L’élan de libération nationale et sociale déclenché dans la seconde partie du XIXe siècle suscite une vague d’écrivains engagés dont témoigne l’œuvre du poète romantique Maironis où se déploie l’ensemble des thèmes qu’il porta à leur maximum d’expression.Après l’indépendance en 1918, les mouvements d’avant-garde de l’étranger influencèrent les lettres lituaniennes qui les assumèrent sans infléchir pour cela le génie national. Jusqu’à nos jours, la veine lyrique garde la primauté, ainsi qu’en témoigne le poète lituanien d’expression française Oscar Milosz.Les originesLe premier livre imprimé lituanien est le Catéchisme de M. Ma face="EU Caron" ゼvydas (1547). Plus tard, il y eut les œuvres religieuses de J. Bretk nas (1513-1602). Le Nouveau Testament fut publié en 1701 et la Bible tout entière en 1727. En dehors des livres religieux, on peut citer le Dictionarium trium linguarum de K. Širvydas (1629), le premier dictionnaire lituanien. À cette période appartiennent quatre-vingt-cinq auteurs et soixante-dix publications, mais leur intérêt est plus linguistique que littéraire.Le XVIIIe siècle a produit plus de livres profanes, y compris des grammaires, des dictionnaires et la première collection de chants populaires. L’œuvre la plus marquante de cette période est le poème de Kristijonas Donelaitis (1714-1780), appelé Les Quatre Saisons , écrit en hexamètres; il se ressent de l’influence allemande. C’est une peinture de la vie au village au fil de l’année, mais où, à l’opposé de la pastorale en dentelles, le ton est authentique: ses paysans sont vrais, la vie paysanne, toute célébrée qu’elle est, n’en demeure pas moins âpre, parfois grossière, avare en idylles, tout entière soumise au labeur.L’élan nationalDe nouvelles tendances se manifestèrent au XIXe siècle. Dans la première moitié, un mouvement littéraire national fut lancé, principalement par les étudiants de l’université de Vilnious, mais un plus grand effort fut fait dans le sens de la création d’une langue littéraire lituanienne et, en partie sous l’influence du romantisme, l’intérêt se porta sur l’histoire ancienne de la Lituanie. En même temps que la pésie patriotique de Simanas Stanevi face="EU Caron" カia (1799-1848) et de Dionyzas Poška (1757-1830), Simanas Daukantas (1793-1864) s’essayait à des écrits historiques. Parmi beaucoup d’autres écrivains, A. Strazdas-Strazdelis (1763-1833) se signale par des chants profanes et sacrés. Dans tous ces écrits passe l’influence occidentale et le souvenir de la Révolution française.Cette renaissance se poursuivit dans les œuvres de l’évêque M. Valan face="EU Caron" カius (1801-1875), connu pour ses ouvrages religieux et pédagogiques et pour sa prose pleine d’imagination; ensuite par l’évêque A. Baranauskas (1835-1902), un poète dont l’œuvre maîtresse est Anykš face="EU Caron" カiu Šilelis , 1858-1859 (Le Forestier d’Anykš face="EU Caron" カiu ). En 1864, les autorités russes interdirent la publication d’écrits lituaniens en caractères latins. Dès lors, pendant quarante ans les livres et les périodiques furent imprimés en Petite-Lituanie dite encore lituanie prussienne sous l’occupation allemande; on les passait en fraude à la frontière. La littérature de cette période cherche à ranimer le sentiment national et à rallier les Lituaniens contre l’autorité de la Russie et contre l’influence culturelle de la Pologne.Le premier périodique moderne lituanien, Aušra (Aurore ), fondé en 1883 par Jonas Basanavi face="EU Caron" カius et imprimé en Petite-Lituanie, a donné son nom à la littérature de la génération suivante. C’est pourquoi, Basanavi face="EU Caron" カius, connu comme spécialiste du folklore et comme essayiste, est appelé le «père du mouvement nationaliste lituanien». Vincas Kudirka (1858-1899) était journaliste et auteur de nouvelles; un de ses poèmes est devenu l’hymne national de la Lituanie indépendante. Le père J. Ma face="EU Caron" カiulis (1862-1932), qui écrivait sous le nom de Maironis, le plus célèbre des poètes lituaniens, à la fois pour sa poésie dramatique et pour sa poésie lyrique, a été appelé «le poète prophète de la renaissance lituanienne». Citons encore, à la même époque: V. Storasta-Vyd nas (1868-1953), né en Petite-Lituanie, philosophe, poète et dramaturge; J. Bili nas (1879-1907), auteur de nouvelles d’une grande sensibilité; le père J. Tumas-Vai face="EU Caron" ゼgantas (1869-1933), essayiste et critique littéraire; parmi les femmes de lettres, J. face="EU Caron" ォymantien face="EU Updot" 嵐- face="EU Caron" ォemait face="EU Updot" 嵐 (1845-1921), dont les nouvelles sont renommées; S. Pšibilauskien face="EU Updot" 嵐-Lazdynu Pel face="EU Updot" 嵐da (1867-1926), auteur de romans et de nouvelles; et M. Pe face="EU Caron" カkauskait face="EU Updot" 嵐-Šatrijos Ragana (1878-1930), qui apporta une perfection sensible à la nouvelle.En 1908, l’interdiction de publier des livres lituaniens en caractères latins fut levée, et en 1918 les Lituaniens retrouvaient leur indépendance. Les écrivains lituaniens poursuivirent leur œuvre de développement de la culture nationale et, peu à peu, les recherches formelles et le souci de psychologie aiguillèrent les jeunes auteurs vers un art plus soucieux d’esthétique que d’engagement.V. Kr face="EU Updot" 嵐v face="EU Updot" 嵐-Mickievi face="EU Caron" カius (1882-1954), romancier et dramaturge, passait pour le plus grand écrivain lituanien, l’apôtre de l’unité nationale. J. Baltrušaitis (1873-1944) eut une réputation de poète lyrique aussi bien en Russie qu’en Lituanie.À l’époque, les noms célèbres ne manquent pas: V. Putinas-Mykolaitis (1893-1967), romancier, dramaturge et pionnier du roman d’aventures et d’histoire; B. Sruoga (1896-1947) et K. Binkis (1893-1942), tous deux poètes et auteurs dramatiques; J. Savickis (1891-1952), romancier et auteur de nouvelles; F. Kirša (né en 1891), poète; P. Vai face="EU Caron" カi nas (1890-1959), auteur dramatique; I. Šeinius (1889-1959), auteur de romans et de nouvelles; et S. face="EU Caron" アiurlionien face="EU Updot" 嵐 (1886-1958), romancier et auteur dramatique. Le chef des poètes de la jeune génération était B. Brazd face="EU Caron" ゼionis.La prose d’A. Vai face="EU Caron" カiulaitis révèle un certain esthétisme et celle de N. Mazalait face="EU Updot" 嵐 un style très personnel et décoratif. Citons encore les romanciers J. Grušas, J. Jankus, V. Alantas, L. Dovyd face="EU Updot" 嵐nas, P. Orintait face="EU Updot" 嵐, l’auteur de romans historiques F. Neveravi face="EU Caron" カius, le critique littéraire B. Babrauskas.Quand la Lituanie fut occupée en 1940, et de nouveau en 1944 par l’Union soviétique, les écrivains restés dans le pays furent contraints de s’aligner sur les directives communistes. Ceux qui se trouvaient dans le monde libre essayèrent de poursuivre l’effort de développement d’une littérature nationale. Il y eut de nouveaux modes d’expression qui se manifestèrent dans la poésie philosophique d’A. Nyka-Nili nas, dans les idylles de J. Mekas et dans les romans de M. Katiliškis.La Lituanie possède un riche folklore et, dans l’ensemble, les écrivains lituaniens ont donné la préférence à la nouvelle et à la poésie lyrique, et ont puisé dans le conte et les chants populaires.
Encyclopédie Universelle. 2012.